Le cathéter artériel
Définition
Indications
Principe
Risques et complications
Surveillances et évaluations
Réalisation du soin : le cathétérisme artériel
Réalisation du soin : le prélèvement de sang artériel sur un cathéter artériel
Réalisation du soin : l'ablation d'un cathéter artériel
Définition
Le cathéter artériel permet le monitorage de la pression artérielle, en continu, de manière invasive (pression artérielle sanglante) et permet également la réalisation de nombreux prélèvements sanguins.
Cadre législatif
Pose relevant d'un acte médical, rôle infirmier de collaboration : art. R.4311-10 décret 2004-802 du 29/07/2004.
Prélèvements sanguins relevant du rôle sur prescription médicale : art. R.4311-7 décret 2004-802 du 29/07/2004.
Surveillance relevant du rôle propre infirmier : art. R. 4311-5 décret 2004-802 du 29/07/2004.
Indications
Hémodynamique instable et administration de drogues vasopressives.
Capital artériel limité et besoin de réaliser de nombreux gaz du sang.
Surveillance rapprochée de l’hémodynamique.
Principe
La tête de pression ou transducteur est composée de 2 parties séparées par une membrane déformable :
Une partie éléctrique : constitué d’une résistance variable placée dans un circuit électrique comportant trois résistances connues (pont de Wheastone), qui transforme les variations de pression en variations de potentiel électrique qui seront envoyés au moniteur.
Le courant éléctrique varie en fonction de la déformation de la membrane.
La partie mécanique : chambre remplie de soluté physiologique isotonique.
La chambre de la partie mécanique est reliée au cathéter artériel par une tubulure également remplis de soluté physiologique isotonique.
Les variations de pression sanguine lors des contractions du cœur sont transmises à la membrane de la chambre par l'intermédiaire de la tubulure, entrainant des variations de la pression du soluté et donc une déformation de la membrane. Cette déformation de la membrane sera transformé par la partie électrique en potentiel électrique de pression.
Les pressions physiologiques sont mesuré par rapport à la pression atmosphérique. Par conséquent, le capteur doit être mis à zéro à la pression atmosphérique.
Risques et complications
Risque de déconnexion avec hémorragie : vérifier les connexions, éduquer le patient à ne pas toucher à la tubulure. Comprimer en amont si hémorragie, rechercher la déconnexion, reconnecter avec asepsie, prévenir le médecin.
Infection.
Hématome : recherche de signe de collection sanguine sous cutanée, réalisé des pansements alcoolisés.
Thrombose de l’artère : purger le système régulièrement rechercher les signes d’ischémie distale (fourmillement, cyanose des extrémités, pulsations).
Surveillances et évaluations
Surveiller l’intégrité du cathéter et des connexions.
Purger régulièrement le système.
Surveiller les signes d’ischémie distale : fourmillement, cyanose des extrémités, pulsations.
Surveiller les signes d’infection local (rougeur, écoulement, gonflement) et généraux (hyperthermie, sueur, frissons).
Réalisation du soin : le cathétérisme artériel
Matériel
Réalisation du soin
Matériel
Kit de cathétérisme artériel :
Cathéter.
Trocart.
Guide métallique.
Kit de pression : système de purge : système permettant un débit continu de 2 ml/h incluant la possibilité de purge manuelle discontinue : "flush" ou "coups de tirette".
Sérum physiologique isotonique hépariné 2500 UI dans 500 ml, à raison de 2 ml/h (selon prescription médicale ou protocole).
Poche de contre-pression équipée d’un manomètre.
Un câble et un module de pression compatible avec le moniteur.
Support de tête de pression.
Pied à perfusion.
Tête de pression (transducteur) : capteur composé d’une chambre de mesure reliée au cathéter artériel par une tubulure.
Partie éléctrique : constitué d’une résistance variable placée dans un circuit électrique comportant trois résistances connues (pont de Wheastone), qui transforme les variations de pression en variations de potentiel électrique qui seront envoyés au moniteur.
Le courant éléctrique varie en fonction de la déformation de la membrane.
Partie mécanique : chambre remplie de soluté physiologique isotonique reliée au cathéter artériel par une tubulure également remplis de soluté physiologique isotonique.
Matériel pour la réalisation du soin :
Champ stérile fenestré.
Champ de table stérile.
Compresses stériles.
Bistouri.
Fils de suture.
Tondeuse.
Produits pour l’antisepsie :
Respecter les mêmes gammes de produit : polyvidone iodée ou chlorexidine.
Savon antiseptique.
Sérum physiologique ou eau stérile.
Antiseptique dermique.
Matériel pour l'habillage :
Tenue stérile du médecin :
Casaque stérile.
Bavette.
Gants stériles.
Charlotte.
Tenue du soignant :
Bavette.
Charlotte.
Gants stériles.
Tablier à usage unique.
Matériel pour l'anesthésie local :
Anesthésique local : lidocaïne 1% (Xylocaïne®)
Seringue de 10 mL.
Aiguille pompeuse (rose : 18 Gauge).
Aiguille sous-cutanée (orange : 25 Gauge).
Matériel pour réalisation d’un pansement :
Compresses stériles.
Pansement occlusif stérile.
Pansement occlusif stérile transparent (Opsite®, Tegaderm®).
Bande pour maintenir le pansement et la tubulure si pose en radial.
Sac à élimination des déchets.
Conteneur à déchets contaminés piquants et tranchants.
Désinfectant de surface et chiffonnette.
Nécessaire à l'hygiène des mains.
Réalisation du soin
Installation
Prévenir le patient, lui expliquer le principe du soin et son utilité.
S’habiller (tablier, bavette, charlotte).
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Installer le matériel après vérification des dates de péremptions et de l'intégrité des emballages.
Installation sur une surface propre et désinfectée au préalable.
Installer les poubelles de tri des déchets au pied du lit du patient.
Respecter le triangle d'hygiène, de sécurité et d'ergonomie : Propre (matériel) – Patient – Sale (poubelles).
Ouvrir aseptiquement les paquets de compresses et les imbiber avec le savon antiseptique (mettre un peu de sérum ou eau sur le savon antiseptique afin de le diluer), le sérum physiologique, l’antiseptique dermique, laisser un paquet de compresses sèches.
Mettre le soluté isotonique hépariné dans la manchette de pression et le relier au capteur de pression : l'héparine permet d'éviter la coagulation du sang s'il y a un reflux dans la tubulure et prévient la formation d'un thrombus.
Gonfler la manchette de pression :
permet le débit continu de 2 ml/h du sérum physiologique isotonique hépariné.
permet d'éviter un reflux de sang artériel dans la tubulure, en exerçant une pression plus importante que la pression artérielle.
Purger le capteur de pression avec le soluté isotonique.
Fixer le support de tête de pression sur le pied a perfusion, adapter le capteur sur le support.
Mettre la tête de pression au niveau de l’oreillette droite :
Le zéro de réference est représenté par l'oreillette droite.
Divers points de repère ont été proposés :
En décubitus dorsal, les plus courants sont la ligne axillaire moyenne et un point situé à 5 cm en dessous de l'angle de Louis.
En décubitus latéral, le point de référence est le sternum.
En hémodynamique cérébrale, pour la mesure de la pression d'entréee cérébrale, le zéro de référence est représenté par le conduit auditif externe.
Si besoin, dépiler la zone à ponctionner avec une tondeuse ou aux ciseaux, ne pas raser.
La dépilation doit toujours être réalisée dans le sens du poils pour éviter les folliculites.
Aide à la réalisation
Effectuer un lavage antiseptique des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Mettre les gants stériles.
Pratiquer une première désinfection de la zone de ponction en 4 temps :
Aller de l'extérieur vers l'intérieur = faire un côté, l'autre côté et terminer par le milieu (site de ponction).
Ne jamais repasser à un même endroit.
Utiliser une compresse par passage puis la jeter dans le sac à déchets contaminés.
Respecter le temps de contact de l'antiseptique.
Nettoyer avec le savon antiseptique.
Rincer avec le sérum physiologique ou l'eau stérile.
Sécher avec des compresses stériles sèches.
Appliquer l'antiseptique dermique.
Effectuer un lavage antiseptique des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Aider le médecin à l’habillage stérile.
Servir le médecin stérilement :
Anesthésie locale après repère de du point de ponction.
Introduction du trocart.
Introduction du guide.
Mise en place du cathéter à travers le guide.
Retrait du guide.
Adaptation du cathéter au capteur de pression.
Fixation du cathéter à la peau : suture.
Réalisation du pansement.
Réalisaton du zéro de référence
Etalonner le système en définissant le zéro :
Fermer la tête de pression coté patient à l’aide du robinet.
Ouvrir le bouchon du robinet ce qui fait mettre la cellule en contact avec l'air ambiant pour calibrer le système à la pression atmosphérique.
C'est l'interface air/eau qui représente le zéro.
Le moniteur mémorise comme pression zéro la pression atmosphérique du moment.
Demander le zéro au niveau du moniteur.
Remettre en contact la cellule avec le patient : la courbe s'affiche.
Visser un nouveau bouchon stérile en le manipulant avec une compresse stérile imbibée d'antiseptique.
Régler les alarmes.
Régler l'amplitude de la courbe et l'échelle (120 mmHg) à partir des sélecteurs de fonction de l'écran du moniteur , l'objectif étant d'obtenir une courbe de bonne amplitude ne dépassant pas les limites du cadre de visualisation.
Réinstaller le patient.
Eliminer les déchets contaminés et désinfecter le matériel utilisé ainsi que le plan de travail.
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Transmission : date de pose, veine de ponction (sous-clavière, fémorale, jugulaire externe), réaction du patient.
Réalisation du soin : le prélèvement de sang artériel sur un cathéter artériel
Matériel
Réalisation du soin
Matériel
Compresses stériles.
Antiseptique (même famille que l'antiseptique utilisé pour la pose du cathéter : polyvidone iodée ou chlorexidine).
Bouchon stérile pour site d'injection (robinet).
Seringue stérile de 10 mL.
Système de prélèvement :
Corps de pompe à usage unique (vacutainer).
Adaptateur stérile à usage unique pour corps de pompe.
Ou seringue stérile.
Tube(s) de prélèvement sous vide pour analyses (prévoir 2 tubes secs supplémentaire pour purger la ligne).
Etiquettes laboratoire d'identification patient.
Bons d'analyses laboratoire, avec pochette de transport.
Bavette, charlotte.
Gants non stérile à usage unique.
Protection papier absorbante à usage unique.
Sac à élimination des déchets.
Conteneur à déchets contaminés piquants et tranchants.
Désinfectant de surface et chiffonnette.
Nécessaire à l'hygiène des mains.
Réalisation du soin
La manipulation de la ligne de perfusion, du robinet ou d'une rampe de perfusion se fait toujours avec des compresses stériles imbibées d’antiseptique puisque les antiseptiques diminuent la colonisation des embases du cathéter : une dessous pour tenir le dispositif, une autre pour tourner le robinet et manipuler les bouchons.1
1Recommandations pour la pratique clinique “Prévention des infections liées aux cathéters veineux périphériques”, SFHH – HAS, novembre 2005. (R 36)
La manipulation de la ligne de perfusion, du robinet ou d'une rampe de perfusion se fait toujours après un lavage antiseptique des mains.2
2(article 86, 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales, Ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Secrétariat d'Etat à la Santé et à l'action sociale Comité Technique des Infections Nosocomiales - 2ème édition, 1999)
Vérifier la prescription médicale.
Prévenir le patient.
S’habiller (bavette, charlotte).
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Installer le matériel après vérification des dates de péremptions et de l'intégrité des emballages.
Installation sur une surface propre et désinfectée au préalable.
Installer les poubelles de tri des déchets au pied du lit du patient.
Respecter le triangle d'hygiène, de sécurité et d'ergonomie : Propre (matériel) – Patient – Sale (poubelles).
Ouvrir aseptiquement le paquet de compresses stériles et les imbiber avec l’antiseptique.
Assembler l'adaptateur et le corps de pompe.
Effectuer un lavage antiseptique des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Mettre les gants.
Manipuler le robinet avec des compresses stériles imbibées d’antiseptique.
Enlever le bouchon et adapter le système de prélèvement.
Ouvrir la tête de pression coté patient et fermer du coté du transducteur à l’aide du robinet.
Purger la ligne avec les tubes de purges, les jeter.
Prélever les tubes d'analyses.
Fermer la voie, enlever et éliminer le corps de pompe.
Visser un nouveau bouchon stérile.
Ouvrir la ligne transducteur - patient.
Rincer la ligne à l'aide du système de purge manuelle discontinue, "flush" ou "coups de tirette".
Eliminer les déchets contaminés et désinfecter le matériel utilisé ainsi que le plan de travail.
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Vérifier la concordance des étiquettes et de l'identité du patient puis étiqueter les tubes d'analyses, remplir les bons d'analyse et acheminer les tubes au laboratoire d'analyse.
Il est déconseillé d'effectuer des prélèvement sanguin pour une recherche de microbiologie (type hémoculture) sur un cathéter artériel puisque le flux sanguin artériel est trop important pour pouvoir capter efficacement les germes.
Réalisation du soin : l'ablation d'un cathéter artériel
Matériel
Réalisation du soin
Matériel
Bistouri stérile à usage unique ou lame stérile à usage unique.
Pince stérile.
Ciseaux stériles.
Compresses stériles.
Produits pour l’antisepsie :
Respecter les mêmes gammes de produit : polyvidone iodée ou chlorexidine.
Savon antiseptique.
Sérum physiologique ou eau stérile.
Antiseptique dermique.
Ruban adhésif
Flacon bactériologique stérile.
Etiquettes laboratoire d'identification patient.
Bons d'analyses laboratoire, avec pochette de transport.
Bavette, charlotte.
Gants non stérile à usage unique.
Gants stérile.
Sac à élimination des déchets.
Conteneur à déchets contaminés piquants et tranchants.
Désinfectant de surface et chiffonnette.
Nécessaire à l'hygiène des mains.
Réalisation du soin
Prévenir le patient, lui expliquer le principe du soin et son utilité.
S’habiller (tablier, bavette, charlotte).
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Installer le matériel après vérification des dates de péremptions et de l'intégrité des emballages.
Installation sur une surface propre et désinfectée au préalable.
Installer les poubelles de tri des déchets au pied du lit du patient.
Respecter le triangle d'hygiène, de sécurité et d'ergonomie : Propre (matériel) – Patient – Sale (poubelles).
Ouvrir aseptiquement les paquets de compresses et les imbiber avec le savon antiseptique (mettre un peu de sérum ou eau sur le savon antiseptique afin de le diluer), le sérum physiologique, l’antiseptique dermique, laisser un paquet de compresses sèches.
Installer le patient en décubitus dorsal, légèrement en déclive.
Mettre les gants à usage unique.
Oter le pansement et l’éliminer dans les déchets contaminés ; ôter les gants et les jeter.
Observer l’aspect du point de ponction, repérer les fils fixant le cathéter à la peau.
Effectuer un lavage antiseptique des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Mettre les gants stériles.
Pratiquer une première désinfection de la zone de ponction en 4 temps :
Ne jamais repasser à un même endroit.
Utiliser une compresse par passage puis la jeter dans le sac à déchets contaminés.
Respecter le temps de contact de l'antiseptique.
Nettoyer avec le savon antiseptique.
Rincer avec le sérum physiologique ou l'eau stérile.
Sécher avec des compresses stériles sèches.
Appliquer l'antiseptique dermique.
Le fil extérieur est considéré comme étant septique. De ce fait, il ne doit pas passer par l'intérieur des tissus considérés comme aseptique.
Mais il arrive qu'une suture incluse dans la peau ne permette pas ce principe. Il est donc important d'ôter les fils après une antisepsie de la cicatrice.
Saisir le nœud du premier fil à l'aide de la pince stérile et tirer légèrement pour soulever et décoller le fil de la peau.
Couper le fil à ras de la peau et tirer doucement.
Déposer au fur et à mesure les fils sur une compresse sèche et vérifier l'intégralité des fils.
Poser un matelas de compresses en haut du point de ponction.
Maintenir de l’autre main le cathéter avec une compresse stérile, de façon à ne pas se destériliser.
Retirer le cathéter sans appuyer sur l’orifice avec le matelas de compresses car cela risque de fausser les résultats de bactériologie si les germes se fixent sur les compresses.
Comprimer l'artère.
Couper l’extrémité du cathéter et le mettre dans le flacon de bactériologie.
Pratiquer une seconde antisepsie de la peau avec l’antiseptique dermique.
Réaliser un pansement compressif non circulaire.
Réinstaller le patient.
Eliminer les déchets contaminés et désinfecter le matériel utilisé ainsi que le plan de travail.
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
Vérifier la concordance des étiquettes et de l'identité du patient puis étiqueter le flacon, remplir les bons d'analyse et acheminer le flacon au laboratoire d'analyse.